Aujourd’hui, c’est jour de congé. Hallelujah. Mais tu dois aussi passer au pressing puis aller faire les courses. Ô rage, au désespoir. Tu es tellement bien là, affalé sur ton canapé à regarder la télé. Tu n’as pas envie de bouger. Seulement, pas le choix, quand faut y aller, faut y aller. Tu soupires, puis tu te lèves. Direction la salle de bain. Tu te douches, puis te changes et une fois fait, tu sors de ton appartement que tu fermes à clé.
Le pressing est à l’opposé de la superette. Du coup, tu marches deux fois plus et ça te fait franchement chier. Tu traînes des pieds, tu manques franchement d’enthousiasme, c’est flagrant. Histoire de rendre tout ça moins pénible, tu t’arrêtes chez le glacier. Tu décides de te prendre un milkshake. Tu hésites un moment sur le parfum, avant de finalement choisir pistache. Puis tu te remets en route pour le pressing. Seulement, voilà, aujourd’hui, il y a pas mal de monde en ville et on vient accidentellement te rentrer dedans. Enfin, te rentrer dedans et un bien grand mot. C’est à peine si vos épaules se sont touchées. Quoi qu’il en soit, ton milkshake t’a glissé des mains salissant plus ou moins tes chaussures au passage.

« Vous ne pouviez pas faire attention. »

Non, mais… C’est du foutage de gueules là, c’est lui qui s’énerve, alors que c’est lui qui t’a bousculé et c’est toi qui as du milkshake "plein" les shoes. Tu lèves la tête, prête à faire un scandale quand tu reconnais le jeune homme de la dernière fois.

« Toi ! Encore toi ! Toujours toi ! »

Tu es clairement sur les nerfs maintenant.

« Regarde ! Est-ce que tu vois mon milkshake !? Est-ce que tu vois mes chaussures !? Est-ce que tu vois mon milkshake sur mes chaussures !? Et la faute à qui, hein ? LA TIENNE ! »